vendredi 28 juillet 2017

Stress et conflit au travail

Le stress est partout jusque dans les conversation entre amies, sensées pourtant se détendre :
  • "Et comment ça se passe au boulot ?"
  • "C’est de nouveau la même chose ! Elle est vraiment folle cette fille ! Elle a piqué une crise parce que le dossier « Z » qui pouvait être considéré fin de semaine était resté sur son bureau alors que je lui avais dit que ce serait pour plus tard. Le soir elle m’a écrit un mail kilométrique en mettant en copie le RH. Je lui ai répondu sans tenir compte de la mise en copie et là elle m’a carrément menacée et invectivée. Moi aussi je sais des choses sur elle et je vais aller voir le RH demain."
Nous passons un temps incroyable à nous plaindre à propos de nos relations professionnelles, à les éviter ou à les combattre.
Pour en arriver à ce point de rupture il a bien fallu être deux à jouer dans le scénario. Quel rôle avons-nous joué pour en arriver là? Il est essentiel de comprendre notre propre responsabilité et quelle(s) action(s) nous pouvons mettre en place pour casser ce cercle de frustration et de stress qui transforme l’environnement professionnel en état de siège avec prise d’otage (le RH).

Trop de sollicitations mènent à la frustration

Souvent confronté à des avalanches de problèmes, nous n’avons pas les ressources nécessaires, les dead line changent tout le temps, les objectifs sont parfois flous. Ce qui engendre une constante frustration et l’occasion de blâmer tout le système.
L’aspect positif de la frustration occasionnelle est qu’elle peut nous amener à trouver des solutions inédites. Pour autant vécue de manière répétitive elle va engendrer un état de stress permanent.

La frustration mène à la colère et l’impuissance

Le stress est un signal d’alarme qui se manifeste au travers d’émotions désagréables, voir même destructrices, nous indiquant que nous sommes en danger. Tout un système interne se met en état d’alerte entraînant la production d’adrénaline et d’hormones dont le message est de fuir ou de se battre. Notre corps va subir des tensions, accélérations cardiaques, respirations saccadées, mains moites, gorge sèche… Tout ce système est parfait s’il est utilisé occasionnellement pour échapper à une voiture qui nous fonce dessus. Il n’est pas fait pour être en constante hypervigilance. Notre santé se dégrade, notre cerveau dysfonctionne et nous sommes malheureux.

Le stress mène au conflit — et les conflits conduisent à la colère, au ressentiment et à l’insatisfaction

Certains vous diront que c’est une bonne chose de travailler sous stress, qu’il faut arrêter de voir le mal partout et que cela a un effet boostant. Et c’est vrai pour des tâches rapides et répétitives être sous pression peut augmenter la performance.
Par contre pour le stress chronique toutes nos capacités de raisonnement, de pensées et surtout – là où je veux en venir – nos compétences relationnelles sont en souffrance. Nous sommes incapables de gérer convenablement une information sans être dans le jugement. Nous sommes moins souples, moins ouvert à de nouvelles idées et avons une vision un peu simpliste des choses. Nous partons en live pour des broutilles et devenons légèrement paranoïaques (ce qui est la conséquence du fonctionnement de notre système nerveux automatique dont la tâche est de nous maintenir en vie). Alors plutôt que de gérer les problèmes nous en arrivons à générer les problèmes… et plus particulièrement en termes relationnels.
C’est là que s’inscrit un cercle vicieux. Nous sommes sur la défensive. Nous sommes désagréables. Notre entourage nous le fait savoir. Les choses empirent, et soit nous explosons, soit nous entrons dans un combat de tranchées, soit nous fuyons, soit nous évitons les contacts.
 
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Comment sortir du stress? 1, 2, 3..

Si vous souhaitez améliorer votre environnement de travail, la première étape est de prendre conscience de votre propre fonctionnement en état de stress. Déjà mentionné dans un article précédent la raison en est que "nul ne peut diriger des hommes sans se connaître soi-même".
La deuxième étape est de comprendre le message de vos émotions et enfin la troisième étape est de voir les collaborateurs et collègues comme des êtres humains et non des bombes à retardement.


La première étape : prise de conscience
Pour en finir avec ce climat de conflit vous devez reconnaître ce qui fait que vous vous sentez menacé et qui vous conduit vers l’option champ de bataille. Cela semble facile cependant je sais que même les personnes les mieux intentionnées pensent qu’il n’y a pas assez d’heures dans une journée pour s’occuper de soi. Penser ne pas avoir le temps ou penser que vous n’avez pas envie de travailler sur vous va tout simplement vous confiner dans le bunker avec d’autres plans d’attaques. Si vous prenez le temps, si vous avez la curiosité, l’envie et le courage de comprendre quelles sont les circonstances ou les gens qui ont le chic pour vous envoyer dans la stratosphère vous aurez une meilleure compréhension de vos émotions et des situations.

La deuxième étape : l’écoute de vos émotions
Une fois que vous avez compris quelles sont les émotions qui génèrent vos comportements vous pouvez mettre à profit l’intelligence émotionnelle. Cela nous permet de repérer l’émotion et de la canaliser. Avoir une autre version de la réalité évite tout comportement d’attaques dans les situations vécues comme menaçantes. Le langage des chevaux ce sont les émotions, ils sont nos maîtres en intelligence émotionnelle. Ils représentent un accompagnement rapide et efficace pour déboulonner le stress.

La troisième étape : construire des relations bienveillantes
Apprendre à construire de nouvelles relations en remplaçant le terme de « je » par « nous », arrêter de voir les choses sous l’angle de ce que nous pouvons obtenir et le remplacer par l’angle de ce que nous pouvons donner. Cela diminue les tensions négatives et crée une dynamique de bienveillance. Je vous invite à voir la conférence TedEx de Uri Hasson, neuroscientifique qui étudie les bases de la communication humaine. On découvre ici à quel point nous avons besoin physiologiquement de connexion aux autres par l'imagerie de notre cerveau quand il écoute, quand il parle, quand il échange des informations dans un dialogue.
Prendre conscience de notre responsabilité, écouter nos émotions, et construire des relations bienveillantes demande de l’engagement. Si on ne se refait pas on peut néanmoins mettre des petites choses en place pour se rendre la vie plus facile.
Et d’une manière plus générale voici quelques pistes :
  • La pratique de la pleine conscience, des séances d’équicoaching, de yoga, de cohérence cardiaque, de méditation sont autant de moyens qui vous aideront dans vos prises de conscience et la compréhension de vos émotions.
  • Prenez des pauses d’introspection, par exemple réservez un créneau horaire et faites un point toutes les fins de semaine sur ce qui a fonctionné et ce qui est à améliorer (sans vous flageller !)
  • Développez votre compassion peut-être en vous posant des questions sur le point de vue de l’autre. « Que pense-t-il/elle de la situation ? » « Qu’est-ce que nous avons en commun ? Qu’est-ce que nous avons de différent ? » « Qu’est-ce qui est en mon pouvoir pour améliorer la situation pour lui/elle et pour moi ? » « Qu’est-ce que je peux apprendre de cette situation ? »
Le deuxième effet kiss cool d’avoir déboulonner votre stress c’est que l’effet bénéfique ira bien au-delà de vos relations professionnelles …

vendredi 31 mars 2017

Etes-vous plutôt Trump ou Obama? ... ou comment être un leader sans compte Twitter et sans cravache!



Les 6 aspects du leadership qui ressortent clairement lors des accompagnements d'entreprise sont :


  1. L'intelligence relationnelle
  2. Le pouvoir de la vision
  3. Prendre le temps de s'impliquer
  4. Prendre du recul
  5. Oser prendre des risques
  6. Augmentation du résultat


Aujourd'hui j'aimerais m'attarder sur le premier aspect à savoir : l'intelligence relationnelle.

L’équicoaching est souvent un mystère pour l’entreprise qui a besoin de valider que l’argent est bien placé dans la bonne formation, tout particulièrement quand on parle de leadership. Et ça se comprend car diriger des hommes demande de se connaître soi-même, ce qui ne devrait pas être pris à la légère.

Se connaître soi-même signifie être conscient de ce qui se passe en nous. Dans un monde ou l’image est le plus rapide moyen d’informer, ignorer que le langage non verbal est sans impact  relève d’une volonté farouche d’aveuglement.

A circulé sur les réseaux sociaux cette double photo montrant les deux couples présidentiels côte à côte où l’on voit le couple Obama souriant et chaleureux. Ce couple est en lien à soi, en lien aux autres. Et le couple Trump qui dévoile déjà que le projet de construire des murs est inscrit au programme présidentiel!




Factuellement, il s’agit de deux dirigeants dans une même fonction : diriger un pays.

Je ne souhaite pas m’engager dans un débat politique sur les qualités ou défauts de l’une ou l’autre de ces deux personnalités. Ce que je souhaite, c’est vous inviter à découvrir que si les mots peuvent nous bercer d’illusions, ce que nous voyons relève de la plus complète évidence.

Ils ont tous deux un style de leadership bien différent ! Si j’ai l’air d’enfoncer une porte ouverte c’est aussi pour ouvrir sur une définition de ce qu’est le leadership en soi.

Dans nos sociétés boum-boum, nous en oublions le sens subtil du relationnel.

Le leadership est situationnel – et principalement lorsqu’il s’agit de diriger un pays.

Ce sont les individus qui vous attribuent les qualités qu’ils pensent que vous avez pour exercer la fonction future.

La première clé d'un leadership réussi est l'intelligence relationnelle. 

Les chevaux par leur réaction immédiate et sans ambages vous aident à mieux identifier votre capacité à influencer, à inspirer. Ils vous font découvrir comment construire des échanges avec agilité et prendre plaisir au partage pour faire en sorte que tout le monde se sente bien... dans l'idéal.

Car en effet il y a différents profils de leaders. Il y a les reptiliens qui vont se faufiler, feinter, manipuler pour arriver au sommet, ceux que j’ai appelé lespsychopathes à cravates dans un des articles de mon blog, et il y a les leaders autrement inspirants.

Il y a aussi des personnes qui ont de grandes qualités, grands timides dont le parcours n’a pas prévu une formation « lecture du non verbal » que cela soit leur propre non-verbal ou celui des autres.

Au delà de tout aspect technique c’est souvent dans la négation de ce qui se passe en nous que nous sommes incapables de lire ce qui se passe à l’extérieur de nous. Il faudrait peu de chose pour que ce savoir les rendent d'excellents leaders. 

Partir seul dans cette apprentissage c’est possible, c'est seulement un peu long comme trajectoire. 

Les chevaux sont une ressource car ils sont en effet d'excellents accélérateurs de particules en termes de posture. Pourquoi?

Des millénaires de nomadisme les ont génétiquement programmés pour l’harmonie.  Pourquoi l'harmonie? Parce que l'entente permet de (sur)vivre à plusieurs dans la paix. Un seul élément incohérent et le troupeau est en danger.

Quand vous entrez en contact avec un cheval c’est cette spécialisation qu’aucun ordinateur au monde n’a à ce jour encore pu égaler, qui vous renvoie une grande pureté d'analyse de votre personnalité.

Les chevaux nous font toucher du doigt ce qui fait qu’en définitive vous choisissez plus (d’être) un leader à tendance Obama, ou (d’être) un leader à tendance Trump.

Tout est basé sur une posture qui va éveiller chez le cheval un émerveillement ou un sentiment d’inquiétude. Cette posture qui s’adresse à notre émotionnel que nous en soyons conscient ou non.

Et en face c’est la même chose qui se passe. Le leader réalise qu’il a un pouvoir émotionnel sur les autres par la posture qu’il adopte. La personne découvre qu'elle entre en contact comme un Trump alors que fondamentalement elle souhaiterait entrer en relation comme un Obama. Le cheval apprend à devenir Obama ou Trump si c'est nécessaire!

Expliqué autrement, si vous me demandez de vous cuire des spaghettis avec un revolver sur la tempe, je vais vous cuire des spaghettis. Par contre si vous me demandez de vous cuire des spaghettis parce que c’est votre plat préféré avec un bon vin et que vous avez envie de le partager avec moi, je vais m'empresser de cuire des spaghettis!

Les chevaux ne mangent pas de spaghettis, par contre ils lisent vos intentions. Et si vous n’avez pas de cravaches en main et qu’ils ne sont pas contraints par un rond de longe, c’est sur vos intentions que votre leadership va se construire avec eux.

Si vous choisissez le type de leader que vous voulez être, le cheval vous apprendra ce qui compte vraiment pour le devenir, et cela sans compte Twitter et sans cravache !
 

mardi 3 janvier 2017

Votre personnalité la meilleure garantie de votre leadership

Le leadership est irrationnel et comme tel c'est surtout le formateur qui dans ce cas fera plus que la matière qu'il enseigne. Car il n'y a pas de moule du parfait dirigeant!

La notion de perfection qui anime notre façon de vivre actuelle met à mal la personnalité profonde de qui l'on est.

La richesse d'être un leader vient de sa personnalité... en ce compris sa maturité dont il est impossible de faire l'économie, sa capacité d'apprentissage et toutes les imperfections de son humanité!

Par une sorte de court-circuit général les personnes appelées à prendre un poste de dirigeant tentent désespérément de correspondre à une image qui permettrait d'éviter de faire des erreurs et de montrer ses faiblesses. Une sorte d'incarnation de la force. C'est pour cela que les grands dirigeants ont été immortalisés par une statue équestre!



Ce sont de nos bévues que nous gagnons tous en expériences et en grandeur. Le leader est celui qui peut reconnaître son humanité dans le fait de se tromper.

Alors que cette même recherche de perfection risquerait de nous égarer vers des comportements que résument cette phrase depuis des siècles :

Errarum humanum est perseverare diabolicum

La précellence entraîne des répétitions de comportements qui vont jusqu'au dépassement de limites, au non respect de soi et des autres.

C'est d'avoir faillit que l'on peut prendre confiance en soi. La confiance de savoir que quoiqu'il arrive nous sommes à même de pouvoir faire face et que nous avons les solutions en écoutant notre propre vécu.

Un leader a trois focus : l'organisation, l'équipe et lui-même.

Aussi bon soit-il, être sur tout les fronts est en dehors de toutes compétences humaines. Or les formations proposées pour devenir un bon leader vont tenter un apprentissage par le biais d'une sorte de liste ou de données de systèmes pour accomplir toutes ces tâches et qui correspondent fort peu à ce que l'on attendrait d'un leader.

Alors en effet, qu'attendrait-on d'un leader?

Il n'y a pas de bon ou de mauvais leaders. Il y a des hommes et des femmes qui se sont retrouvés à diriger des organisations, des entreprises, des pays de manière plus ou moins réussies selon contexte

Par les temps qui courent on peut constater que les personnalités (com)battantes sont très en vue. Très démonstratives, elles ne perdent pas un instant pour se faire entendre, semblent inébranlables, de type plutôt dominants, voir agressives. On les voit partout, beaucoup comme si le fait d'être vus était une gageure de compétences à diriger.

C'est un style de leadership. Un style. Pas une condition sine qua non.

Il existe des leaders plus discrets qui ont des qualités de dirigeants* tout aussi efficaces et sont à même de garder les rênes d'une organisation avec brio.

C'est bien pour cela que le leadership est irrationnel.

Le modèle unique est inexistant parce que par définition il s'agit d'une façon d'être, une façon d'être qui est la vôtre. Ce que vous pouvez développer avec certitude c'est qui vous êtes vraiment sans être une machine.

Alors comment savoir quel type de leader vous êtes et comment améliorer cette posture?

Un des meilleurs miroirs qui puisse vous être donné sur votre leadership est la rencontre au sol avec un cheval, et sans corde ou cravache, car dès la première seconde d'une rencontre la seule chose qu'il évalue est de savoir si vous êtes quelqu'un qu'il a envie de suivre ou donne envie de s'enfuir! ... Vos motivations transparaissent au travers de votre posture et le seul être sans obligation de résultat qui serait à même de vous répondre honnêtement c'est bien un cheval. Du moins s'il n'a pas été élevé dans la coercition auquel cas il risque fort de reproduire un comportement de soumission qui n'apprend rien au dirigeant d'entreprise qui l'approche!

Un cheval élevé dans la liberté de son expression vous permettra d'améliorer votre propre leadership au travers de votre personnalité.  En effet notre personnalité s'exprime au travers du langage non verbal et c'est le seul code sur lequel le cheval se base dans l'élaboration d'une relation.

Nous avons tendance à magnifier le langage alors qu'il compte pour seulement 10 % dans notre communication aux autres. Prendre conscience de notre non verbal nous permet de faire évoluer notre personnalité et d'améliorer notre communication. Alors qu'il y a très peu de marges de manoeuvres pour l'amélioration de notre quotient intellectuel (le QI), notre quotient émotionnel socle de notre personnalité (le QE) peut s'améliorer, se développer, s'affiner tout au long d'une vie.

En un mot sortir du mental pour rentrer dans le corporel et incarner le leader c'est la proposition que l'équicoaching peut pour vous comme en témoigne cette petite vidéo :




*Bill Gates, Barak Obama, Richard Branson


jeudi 8 décembre 2016

Retrouver confiance après un burn out

Nous souhaitons tous réussir. Et de préférence le succès devrait être immédiat. Notre environnement nous a souvent poussé à "atteindre nos objectifs", à "avoir de l'ambition", à "faire mieux". En conséquence nous exigeons tellement de nous que nous sommes rarement heureux du résultat.

Et pour cause! Il nous est sans cesse demander de "faire plus", de "faire un/des effort(s)". Très tôt déjà, les bulletins scolaires sont émaillés de ce genre de commentaires. Alors cela résonne particulièrement bien quand on évolue dans un contexte professionnel de crise. Malheureusement au bout du couloir le burn-out attend patiemment de remettre les événements à l'endroit!





Alain a des difficultés à se défaire du regard des autres et de son propre regard sur sa réorientation de carrière.
Sporadiquement revient un ancien réflexe :
"Il faut que ça avance!"


Et le danger est de vivre cette reconstruction lente comme un échec parce que ce "je devrais" cache une petite voix qui dit "tu n'es pas capable".


Chaque rencontre avec le cheval est cependant libérateur car sa présence ancrée, sa générosité va faire découvrir à Alain quand la distance est confortable et quand il va trop loin. Le cheval ne bouge pas, il le regarde s'approcher avec bienveillance pendant plusieurs séances.


"Et si en fait j'étais exactement là où je dois être? Là où j'ai besoin d'être."


De son projet professionnelle, il dira :
"Je refuse de travailler sous pression. Je veux être connu pour le fait que je prendrai mon temps avec chaque client"
Je lui reformule sa phrase et il éclate de rire.
"Pour quelqu'un qui se met la pression constamment, être reconnu pour prendre son temps, c'est une belle évolution!"


Pendant trois mois, le cheval enseigne à Alain à vivre avec ses propres sensations, à l'indicateur corporel de ses limites, comment s'autoriser à les respecter, comment les faire respecter. Il l'accompagne seul dans un centrage parfait pendant que les autres membres du troupeau font à peine attention à notre présence. Cet apprentissage permet de grandir et de développer une assertivité toute neuve qui changera la vision de son projet et de ses relations.


Son assertivité récente lui permet de mettre lui-même un terme au dernier lien contractuel qui le lie à son passé professionnel. Cela fait, le reste de sa réorientation de carrière prend forme : devis, business plan, etc. Et tout cela se met naturellement en place, sans rien forcer. Un événement après l'autre.


Alain n'a pas besoin d'atteindre des performances que personne ne lui demande pas!


Nos résultats viennent de tellement de facteurs différents. Ils proviennent de nos expériences de vie, de nos compétences, de notre niveau de confiance en soi. Chaque rythme est différent. Ce qui compte c'est notre propre vision de la situation. Ce qui compte c'est arrêter de focaliser sur la pensée de ce que les autres souhaiteraient de nous sans même leur en avoir parlé.


Selon Malcom Gladwell les personnes qui réussissent de manière exceptionnelle - celles qui maîtrisent un sujet - ont passé au moins 10.000 heures à travailler à cet aspect de réussite particulier. Dix mille heures. C'est à peu près trois heures par jour pendant dix ans. Cela nous invite à mettre en perspective le temps nécessaire à développer un niveau de compétences. A accepter de prendre le temps.
Si vous ne pouvez pas changer le contexte de travail, vous pouvez changer les raisons intérieures qui vous ont mené au burn-out :


- le manque de limites
- le besoin d'être parfait
- la dictature de l'urgence
- la peur du jugement
- le regard des autres
- tous les "je dois", "il faut"
- les attentes imaginaires


Alors quand Alain a retrouvé sa zone de sécurité intérieure en conscience où il apprend à savoir dire non c'est à ce moment -là que les autres membres du troupeau viennent tester sa capacité à poser des limites. Alors que pendant toutes les séances précédentes seul le cheval en lien avec lui lui avait accordé de l'importance, une fois qu'Alain est prêt à incarner son projet, chaque cheval vient tester cette nouvelle compétence toute neuve!Quand vos espoirs ne sont pas en ligne avec votre réalité le langage populaire dit que vous êtes "à côté de vos pompes" ... et c'est bien ce que ça veut dire : pour les chevaux vous n'existez tout simplement pas! Ou alors vous êtes frustré, en résistance à vous-même, à votre patron, vos collègues, à l'environnement ... dès que vous apprenez à ajuster vos attentes à la réalité de votre situation les chevaux vont alors vous confirmer ce changement par un comportement différent.

mardi 22 novembre 2016

Le temps ET ce qui compte vraiment...

La transmission des informations est de plus en plus rapide. Vous savez ce que c'est... D'ailleurs cela vous est-il arrivé de rester sans voix par manque de la juste phrase qui soit claire pour tout le monde? Comment apréhender le temps pour être compris? Comment trouver le bon rythme pour suivre et pour être suivi? Un leader dirige des équipes, et pour cela il communique la direction au mieux de son agenda dont en principe il a la maîtrise. Il communique aussi sur la manière dont il envisage son propre timing. 


"Vous comprenez il y a quand même un impératif financier et des résultats à atteindre! C'est la réalité de l'entreprise! Vous voyez ce que je veux dire..."


Et bien non justement je ne vois pas ce que vous voulez dire, Gérald! Les coachings traditionnels portent plus souvent sur un aspect technique et c'est vrai qu'une bonne technique peut donner d'excellent résultat. Suivre des formations est une bonne chose. Et c'est bien ce que Gérald fait. Cependant la pression qu'il se met pour gérer son équipe, mener les projets et boucler ses dossiers le met dans un état de frustration chronique. Il a déjà été coaché sur ce thème et connaît tous les outils aussi bien qu'un professionnel sans pouvoir améliorer ce point qui génère des difficultés relationnelles avec ses équipes. Gérald s'exprime presque par onomatopées pour gagner du temps! "Tac!" pour "c'est fait", "Zou" pour "allez-y", "Mmmh" pour "vous me dérangez et si je vous le dit j'explose", "Pfff" pour "ça prend trop de temps", "Allez" pour ... ??? ses équipes ne savent pas où aller justement! Ce qui lui fait perdre le crédit d'avoir été nommé à ce poste de dirigeant.


Parce que l'équicoaching lui est présenté comme un moyen ultime rapide d'obtenir un résultat il accepte un accompagnement.

Gérald rentre de plein fouet dans le vif du sujet : il va devoir créer du lien avec le cheval pour simplement avancer avec lui! Son modus operandi pour entrer en relation est inopérant car il considère cela comme une perte de temps!... Autrement dit "nous sommes là pour faire quelque chose alors faisons-le qui que vous soyez ça m'est égal!"


Jusque là il considérait que son titre lui donnait sa place et que tous devaient suivre. La hiérarchie maintient en place un système et masque les défauts de fonctionnement par une forme de pression. Le défi permanent des leaders et managers va là où se porte leur attention dans la gestion de leur temps!

Et là, le cheval refuse de le suivre, .... pire il s'éloigne! Et Gérald de s'énerver car il retrouve dans l'attitude du cheval ce petit quelque chose qui l'irrite chez ses équipes. Il retrouve aussi un peu de l'insécurité qui va avec, et qui fait que pour Gérald ce qu'il conçoit bien est une perte de temps s'il faut l'expliquer. Il doit être compris tout de suite et s'en fout de la forme ...


Brusquement Gérald découvre qu'il doit gagner sa place, commander ou au contraire laisser le cheval gérer la situation et se désengager de ses responsabilités. Ce qui lui convient fort peu!


Balloté entre frustration et vulnérabilité, Gérald réalise que son besoin d'être le meilleur est un des moteurs que ses pairs apprécient chez lui alors que fondamentalement ce côté kamikaze l'insécurise. D'où l'économie d'un investissement relationnel. Faire vite, beaucoup, en un minimum de temps!


Avec une cravache en main Gérald aurait communiquer sur ce qu'il sait faire : ne pas prendre de temps, et faire avancer... dans un rond de longe son égo aurait même pu croire aller dans la bonne direction! Seulement il est dans une carrière et les mains vides! Les prises de conscience se font très vite et pour une fois la rapidité est inconfortable pour Gérald.


Découvrir trois étapes qui changent la vie!


Il va découvrir avec le cheval trois étapes qui vont lui changer la vie.


Étape 1. Tolérer... ou pas! C'est là où il découvre qu'il n'est pas très à l'aise et où son droit à la sécurité doit s'exercer. C'est là qu'être sur la défensive est sa première option avec des piques émotionnelles très inconfortables (vulnérabilité, peur, colère, frustration...). Gérald prend conscience que si le cheval refuse de l'accompagner c'est parce qu'il est défini par tout ce qu'il ne veut pas, n'aime pas, et ne peut pas gérer. Considérés comme des états d'âme encombrants jusque là il y mettait un grand cache misère.


Étape 2. Accepter C'est là où Gérald peut voir ce qui l'insécurise et plutôt que de s'en défendre fortement, il peut le reconnaître et chercher son contraire. Utiliser le contraste pour définir que ce qu'il préfère est plus enviable que le fait d'utiliser l'insécurité comme propulseur. Nous sommes défini par ce que nous aimons et ce que nous détestons.


Étape 3. Apprécier L'erreur est bannie à cette étape. Gérald découvre qu'en se définissant par ce que qu'il aime, tout est juste. C'est là où il se sent suffisamment en sécurité pour aller de l'avant. Il découvre que ce besoin de sécurité considéré comme inavouable est comblé et qu'il n'est plus nécessaire d'être sur la défensive. C'est ce qui le laisse libre de se définir par ce qu'il aime, ce qu'il veut, ce qu'il apprécie et ce que la vie professionnelle a à lui offrir.


Avec le cheval l'ajustement de Gérald est un apprentissage qui va vite. Le cheval voit exactement qui est Gérald et ce sur quoi sa communication se base :

  • Une position haute : autorité, agressivité = le cheval s'en va
  • Une position basse : impuissance, sabotage = le cheval batifole où il veut
  • Une position assertive : sécurité, fluidité, aisance = le cheval le suit


Se repositionner sur ces trois étapes permet d'évoluer en étant en sécurité : tolérer, accepter, apprécier...
Ce qui ce conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire viennent aisément... Pour peu qu'on prenne le temps!

mercredi 26 octobre 2016

Prendre le pouvoir ou développer son charisme?

Au niveau de la symbolique du pouvoir les chevaux représentent encore aujourd’hui une forme de puissance. Et l’erreur communément partagée est de croire qu’il faille dominer un cheval. Et c’est vrai qu’avec des moyens de coercition nous y arrivons tous plus ou moins bien. Cependant quand on laisse au vestiaire les cravaches, les chicottes, les carottes, les éperons, les cordes et les licols… que se passe-t-il ? Que se passe-t-il quand nous n’avons plus que nous-mêmes face à l’autre comme argument ?

C’est là que le charisme intervient car le cheval permet de développer nos compétences en termes de communication, en termes de clarté, de cadre et de puissance d’adhésion.

Dès que l’on parle de management, beaucoup de notions s’entremêlent. On le voit bien dans ce témoignage d'un CEO de la Commission Européenne : « Le point fort de cette journée a été d’être sensibilisé à la différence entre l’autorité et le pouvoir. Le premier étant plutôt tributaire de mon quotient émotionnel ».

Dans un troupeau, les chevaux recherchent le leader. Sommes-nous fort différents ?




Quels sont les qualités d’un leader ?
  • Il fédère
  • Il prend les décisions tout en vous maintenant en sécurité
  • Il est, dans un environnement menaçant, suffisamment fort et intelligent pour prendre des risques et veille à la sûreté de chacun
  • Il sait communiquer et être compris de tous
  • Il est quelqu’un d’agréable et vous fait vous sentir à l’aise
  • Il vous fait comprendre que d’être ensemble est un privilège, pas une demande !
Pour être ce leader-là il faut du charisme!

Etre charismatique cela s’apprend?

Oui en développant le « flow », état dans lequel toute la personne est engagée. Ce concept a été établi par Mihaly Csikszentmihalyi*, un hongrois qui a étudié les facteurs de créativité et de réussite des PDG reconnus comme brillants par leurs pairs, ainsi que des artistes et des sportifs de haut niveau. C'est un état où la passion du travail se mêle à l'envie d'aider les autres, ingrédients de ce qui rend heureux.

Ce qui apparaît en équicoaching d'entreprise, dans les obstacles au flow sont les points récurrents suivant :
  1. Le manque de perception d'un objectif clair (pensez-y!)
  2. Le timing mal évalué (faites-le rapidement!)
  3. Le manque de feed-back adapté (c'est bon comme ça!)
  4. Le manque d'interaction positive entre collègues
  5. Le manque de perception positive de la performance (qu'est-ce que ça change si je fais seulement semblant de travailler?)
  6. Le manque de dynamique de groupe, définit par le fait que l'individu a sa place dans l'équipe et que l'équipe a besoin de chaque individu pour accomplir le projet
En cernant ces problèmes par une technique c'est possible.... et plus compliqué! Pourquoi? Parce qu'il  s'agit de percevoir un ressenti et de développer le charisme et l'écoute. Tobias Lalinder, deputy manager chez Ikea nous dit:
"The reason why we have two ears and only one mouth is that we have to listen more and talk less" 
Ce qui se développe facilement avec le cheval. Et quand on sait que tout apprentissage contient une part d'émotionnelle on comprend mieux sa pertinence en formation d'entreprise : seul un être sans jugement et dont la non obligation de résultat le rend totalement honnête dans ses feed-backs. Il vous fait découvrir toute l'importance de ce qu'être ensemble signifie pour accomplir quelque chose (au lieu de ce que cela "veut dire"!). Ce qui permet de développer son charisme.

Source : Good Business: Leadership, Flow, and the Making of Meaning de Mihaly Csikszentmihalyi

jeudi 23 juin 2016

Quels sont les cinq ingrédients de l'autorité?

Le terme autorité possède un aspect rigide qui fait qu’on lui préfère bien souvent le terme anglais de « leadership » … surtout qu’il arrange tout le monde car on ne sait pas très bien ce qu’il recouvre !

Toute structure que cela soit un troupeau de chevaux ou une entreprise requiert une autorité. L’autorité est exercée par un patron ou un leader qui a pour rôle de guider vers un objectif tout en tenant compte de sa réalité et de sa faisabilité. Cela implique une capacité de faire face, d’oser, de prendre des risques et de reconnaître ses limites et ses erreurs.



Découvrir la manière dont je dirige s’est fait au fil des ans. Quand je me sentais vulnérable j’ai eu tendance à exercer une autorité rigide ce qui m’a fait rencontrer une résistance proportionnelle de l’autre côté. J'ai appris à m’assouplir, à découvrir comment adapter ma communication. 

Depuis dix ans, j’accompagne des entreprises sur le thème de leadership, je forme des personnes à devenir équicoachs et je mène un troupeau de quatre chevaux.

Les chevaux en tant qu’animaux de proie ont une hyper sensibilité de lecture de notre langage non verbal et de nos intentions qui nous permet d’apprendre comment et ce sur quoi nous communiquons vraiment. Ils nous permettent de découvrir par le ressenti ce qu’est la noblesse d’un leader décrite par la philosophe Ariane Bilheran : «Contrairement au pouvoir, à la domination, à la contrainte, l’autorité vise l’autonomie progressive de celui qui en bénéficie



Voici les cinq ingrédient clés de l'autorité : 

  • la formation continue pour apprendre
  • poser ses limites de responsabilité pour éviter le burn-out
  • rappeler les fondamentaux
  • aider à faire sens
  • aider à faire grandir


A la tête de ma propre entreprise je sais que le chef ne sait pas tout – raison pour laquelle je continue d'apprendre dans la notion de cette construction du lien au travers du langage non verbal et de l’intelligence émotionnelle – je vous en parlerai dans un autre article. 

Apprendre aussi que le chef n’est pas le seul responsable – autrement dit que les participants de mes séminaires et les stagiaires aspirant à devenir équicoachs sont responsables d’eux-mêmes a assoupli ma vision du leadership et m'a permis d'éviter un burn-out par souci de perfection et d'hyper responsabilité déplacée.

Reconnaître mes limites, mes interrogations et mes incompétences a été pour moi la seule possibilité pour être dans cette fameuse fluidité, cette adaptation au changement qui se rappelle à mon quotidien dans chaque rencontre.

L’idéal que je souhaite transmettre au travers de mon expérience avec les chevaux et les humains est l’exercice d’un leadership exercé de façon souple, au bon moment avec la bonne personne. Cette fameuse maxime anglaise « the right man at the right place » est tout à fait alignée (la bonne personne au bon endroit).

Un idéal où le patron, le leader, le guide est celui qui rappelle les fondamentaux, il aide à faire sens et à faire grandir chacun. En tant qu’humain nous pouvons nous empêtrer dans les autorité de fonction,  de compétence, et charismatique alors que l’essence du patron sera plutôt charismatique.  Ce qui laisse à chacun son autorité de compétence et/ou de fonction.

Mon rôle en tant qu’équicoach est d’aider à entraîner l’exercice de cette autorité. Nous ne sommes pas spontanément formé au leadership. Cela exige des compétences de communication, en particulier sur les sujets difficiles, prendre des décisions parfois tranchantes et rapides, apprendre à prendre des risques et démêler des conflits…

Je vous laisse sur le témoignage d'un participant au terme d'une journée sur le thème du leadership (vous pouvez aller consulter les témoignages sur mon site: Chevalliance) et qui dit ceci : 
Le point fort de cette journée a été d'être sensibilisé à la différence entre l'autorité et le pouvoir. Le premier étant plutôt tributaire de mon quotient émotionnel.